MARK KNOPFLER - POPB 9/6/2010
Une nouvelle coïncidence, il y a quelques jours je me souvenais de mes concerts de Dire straits, déjà au POPB en 1985. Il semble que je les ai revu en 1993 au Zénith, c’est mon autre mémoire qui me l’a rappelé. Il ne connaît plus le chemin de mon cœur, enfin tel que je l’imagine, mais il est MON encyclopédie vivante de la scène rock parisienne pour ces quarante dernières années, et j’en profite.
Lundi, il m’annonce ses absences (euh ses concerts) de la semaine. Lundi, mardi, mercredi : « on va voir Mark Knopfler ». Perdue dans mon grand foutoir de vie, je n’ai pas compris ce qu’il me disait. Et je me suis énervée. Scénario classique.
Donc c’était ce soir. Entretemps j’avais réalisé que retrouver Mark Knopfler allait être un grand moment de nostalgie et de bonheur. Top 10 de mes artistes préférés depuis so many times.
5 points communs avec Mark Knopfler : l’âge, un léger embonpoint de bon vivant, l’envie de vivre à son rythme, un grand mal au dos, et Bercy. La comparaison s’arrête là.
Une chute de bicyclette le contraindra à faire le concert écroulé de guingois sur une chaise ! dommage !!!! C’est ce qu’il nous racontera la seule fois où il s’exprimera, excepté pour la présentation de ses éternels copains et musiciens.
L’époque de Dire Straits est très loin. Qu’importe, les sons sortis de ses guitares, le mélange astucieux des instruments, les longs solos, me tirent toujours les mêmes frissons. Il y beaucoup d’excellents guitaristes, mais il est le seul qui me fasse cet effet là. Cette espèce de grâce, de légèreté. Quand il caresse sa guitare et que ses doigts pincent, frôlent, les cordes, l’impression qu’il ne se passe rien, que les sons ne vont pas venir, et non, ce sont des torrents de notes, des explosions de couleurs, des avalanches de sons, du cristal à l’état pur.
Tout est lisse, peu d’expressions, de sourires, je les ai comptés sur une main. Quelques sourires une concentration extrême qui frise à la froideur, mais surement un torrent bouillonnant à l’intérieur à l’écoute du résultat. Pas une ride ses chansons, la voix non plus, ou si peu fatiguée, ou alors j’ai oublié. L’enthousiasme du public est là, concentré, attentif, suspendu à sa musique.
Impression de concert de musique classique, tout est millimétré, mais tellement beau, une vraie communion. Bercy était assis, pas de fosse.
Je n’ai pas la setlit et pas de mémoire.
Le ton sera donné d’emblée avec Border Reiver, du pur folklore qui sent bon le whisky, la lande et les collines. Des balades, Get Lucky mais surtout des explosions de nos vieux souvenirs avec : sultans of swing, Romeo and Juliet, telegraph road and many others old songs, I appreciate so much.
Depuis quelques temps, je me fais des concerts, dans la série, « tournée d’adieux », et cette espèce d’effet miroir que je reçois en pleine face me fout le bourdon. Et pourtant, je passe un moment agréable, je vibre aux sons, aux mots. Je m’évade, je vis le moment présent. Enfin pas tout à fait, je vagabonde, je voudrais être hier, ou demain, ou plus tard. Jamais au bon endroit.
Les gazelles pérorent de leurs voix de fausset de gamines de 15 ans. Il faudra qu’elles apprennent à se taire. Ce n’est pas dans le brouhaha que l’on vibre c’est dans son intériorité. Il aura fallu qu’on s’énerve tous les deux après beaucoup de patience pour qu’elles se taisent enfin. Leur premier concert ? Un disque entendu chez papa maman ? Je pensais à Gilles P. qui n’aurait pas attendu autant ! Quand il était à côté de moi à un concert, je savais qu’il ne pouvait rien se passer. Je parle au passé. Je ne croise plus jamais ses copains. Je n’ai plus les mêmes goûts. Oui, on va dire çà.