9 nuances de mots - acte1 - et maintenant que vais-je faire ?
Et maintenant, que vais-je faire de toute cette éternité qui m’est offerte ?
Je suis morte à l’aube, quand les premières lueurs de soleil commençaient à caresser les toits gris de leurs tendres rayons.
Le ciel se teintait d’un dégradé de roses éblouissants. Les premiers oiseaux du matin célébraient en chantant la naissance du jour.
J’ai quitté la vie dans un souffle léger comme un duvet de caneton à peine sorti de sa coquille.
Personne ne m’a accompagné. Il était interdit d’accompagner les morts en cette période de pandémie.
Mes yeux fermés pour mon dernier voyage se sont ouverts sur un infini azuréen. Une musique divine sourdait d’on ne sait où. Sur mes épaules, des ailes blanches immaculées se déployaient dans un froissement d’étoffes fastueuses.
J’étais un ange pour l’éternité.
Ivre de voler dans ce ciel si pur, je me suis posée dans une nature luxuriante où murmuraient des fontaines aux eaux transparentes. Les gouttes de rosée brillaient le long des herbes vertes comme des diamants dispersés à profusion avec comme seule valeur la beauté. Mon cœur débordait de compassion envers le genre humain. J’étais amour.
Alors, j’allais observer la terre et sa noirceur dans son écrin bleu, ses guerres et ses injustices.
Et là, au milieu du chaos, une petite fille en robe rouge virevoltant au vent pleurait silencieusement un petit chien dans ses bras. Voilà, désormais, je serais son ange gardien....
Carmin Richez
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Et maintenant que vais-je faire ?
De ce temps qui m’est imposé,
De ce temps qui m’est donné à vivre,
Une quinzaine de jours en quarantaine…
Enfermée, confinée seule entre quatre murs ?
Non pas enfermée, ni seule…
Je suis en lien avec famille, amis, voisins
Je prends de leurs nouvelles, les écoute simplement
Et moi, est-ce que je m’écoute au-dedans ?
En temps « normal », mon agenda est bien rempli
Une programmation, un agenda de ministre…
C’est la course à faire ceci, à faire cela
Activités culturelles, sports, sorties, amis, famille…
Prise dans ce tourbillon, tourbillon de la vie
Je me sentais pressée comme un citron, épuisée…
Alors l’année dernière, je devais arrêter, arrêter cette course folle…
Je me suis mise en retrait pour mieux me retrouver.
Quelle est cette injonction en moi ou autour de moi
Qui m’ordonnait de faire, toujours faire ?
Et pourquoi tant faire ?
Je me suis dit Stop !
Je ne peux pas tout faire, même si cela me plaît !
Il y a donc des choix à faire…
Mais avant de faire des choix
Je me suis installée dans le « Ne Rien faire »
Puis j’ai laissé faire, laissé les choses se faire,
Émerger d’elles-mêmes pour les accueillir…
L’été dernier, j’ai refait un peu surface
Pour sortir de ma tanière, me reconnecter à la Vie…
Le confinement dû au Covid-19
Me replonge dans l’état de retrait au monde…
Cette fois-ci, je ne l’ai pas choisi
Mais je l’accepte entièrement
Car il s’agit de sauver des vies…
C’est ma façon de respecter le travail de tous...
Ces Professionnels de Santé qui se donnent et s’épuisent
A sauver des malades, à sauver des vies…
Aux professionnels qui continuent de faire fonctionner le pays,
Une économie pour que nous ne manquions de rien…
A tous, je leur dis MERCI !
Jeanne W.
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Gilbert Bécaud l'a très bien dit. Mais ça ne résoudra pas mon problème.
Tu as de l'allergie au pollen: ne sort pas.
Tu tousses: ne sors pas.
Ne prends pas les transports en commun, va à pied, mais peut-être as-tu mal aux jambes en marchant.
Tu veux acheter des fleurs, tu ne peux pas parce que le fleuriste ne vend pas de nourriture.
Tu veux te faire un restaurant pour te remonter le moral, pas possible non plus.
Alors que faire maintenant?
Reste chez toi.
Lis
Fais des mots croisés
Fais du canevas
Fais du tricot
Fais du ménage, du tri dans tes papiers
Réapprends à t'ennuyer sans complexe
Mange du chocolat, des bonbons, des amandes, sans penser aux kilos
Fais la grasse matinée, la sieste
Écoute la radio, regarde la télé
Voilà ce qui nous reste possible de faire
N'oubliez pas de prendre des nouvelles des autres, garde le moral, demain ça ira mieux.
Bonne quarantaine.
AIDAPA
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Maintenant que vais-je faire?
Humm!!
Aaaah!!!
Oohh!
Haan!!
Okayy!!
Hein!
Oooooh!
Bien bien!!
Roselyne Allen
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« Et, maintenant que vais-je faire ? »
Me suis-je questionner.
Le silence, fut la seule réponse immédiate.
Une deuxième fois, j'interrogeai,
Espérant un écho de ma pensée.
Mais mon esprit se refusa à coopérer.
Obstiné, et obstinément,
Il rejeta l’introspection victimaire.
Alors par jeu, j’ai donc essayé l’optimisme.
Intervertissant chaque mot,
Recherchant l’harmonie des sons.
Mettant « maintenant » à la place de « faire »,
« Faire », en début de prédicat ;
M’amusant, ainsi, plusieurs minutes,
À créer un patchwork de suite de mots.
Et, le plaisir immense de la création,
Submergea, l’angoisse du Maintenant.
Roselyne Allen
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Et maintenant, que vais -je faire ?
Grave:
Son homme l’a quittée pour un petit coin de sable dans un pays ensoleillé.
C’était la fin.
Mais, cette question, elle n’a pas le choix de se la poser, elle n’a pas de choix du tout. La vie lui impose de se relever, d’assumer, d’être là pour les siens, même si, maintenant, elle a mille ans.
La vie la rattrape, et c’est bien.
Légère:
Qui l’eût cru?
Aujourd’hui, de prendre mon temps, je manque de temps. Mon lapin n’a jamais attendu aussi longtemps que je nettoie sa litière…
Aujourd’hui, toutes ces choses qu’on s’imagine pouvoir s’offrir en s’y consacrant enfin, toutes ces envies, ces activités, ces violons dingues, se bousculent, et je papillonne allègrement de l’une à l’autre.
D’habitude, j’ai un cadre, un planning, et il faut rentrer dans le cadre. Avec le confinement, le cadre, paradoxalement, a volé en éclats. Je vais dans tous les sens, et je me pose la question: et maintenant, que vais-je faire? Pour essayer de me structurer.
J’ai perdu mes repères.
Mais non ! Il m’en reste encore un: mon petit-fils, qui fait” l’école à la maison”.
-d’abord, veiller à ce qu’il travaille
-en autonomie
-qu’il ne s’évapore pas dans les jeux vidéo
-lui proposer des activités éducatives, qui font bouger
-réguler son confinement
“Et maintenant, que vas-tu faire ? ”
Annie
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Maintenant que vais-je faire? Eh bien mesdames je vais me coucher.
Je vous souhaite à toutes une excellente nuit.
Qu'elle vous soit douce et agréable.
Faites de beaux rêves! Je vous embrasse tendrement.
Speedy Kart
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Et maintenant, que vais-je faire?
Plus de chorale : plus le moral !
Plus de ping-pong : chaussons nos tongs !
Plus de fitness : quelle tristesse !
Plus d'écriture : vraiment trop dur !
Plus de danse country : j'en suis toute perturbée !
Vais-je vivre confinée tout au long de la journée ?
Il reste le vélo,
mais derrière les autos, ce n'est guère rigolo !
Et maintenant, que vais-je faire?
Tout d'abord ranger les affaires
Qui encombrent mes étagères,
Puis creuser en profondeur
Ce qui bloque mon ardeur.
Je pourrais faire des pompes
En regardant la télé
Peindre en rouge les iris du jardin
Furieux après la rosée du matin!
Je pourrais tapisser de vert les nuages menaçants,
Recouvrir d'un voile le soleil trop ardent !
Et pourquoi ne pas composer un roman plein de démence,
Ou, avec beaucoup de patience
Et un brin d'élégance
Un poème sur l'espérance;
Je pourrais jongler avec les mots
Et en faire un grand tricot,
Inventer tout un monde d'idées décousues,
Orner l'horizon de guirlandes
Pour devancer la grisaille latente
Et réveiller la sève somnolente...
Non ! assez fantasmé ! il est temps d'arrêter!
Rien ! c'est décidé, je ne ferai plus rien,
Si ce n'est méditer, fermer les yeux, et s'isoler
Au plus profond de soi...La Paix.
Au fond de mon Palais,
Me voici transformée
En Fée de la Pensée!
Odette
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Et maintenant, que vais-je faire ?
Mercredi après-midi,
Antoine, cinq ans, en cp
Petit tête blonde
Les cheveux bouclés,
Comme boucle d'or
Petit garçon qui aime par-dessus tout
Le foot mais plus les bêtises.
Il saute partout, autant dire une pile électrique
Sa maman Catherine, bourgeoise
Les yeux bleus, très coquette
Propose de faire des coloriages
Histoire de l'occuper
Cinq dix minutes après
Le petit garçon s'ennuie à rester sur sa chaise
Sa maman s'éclipse un instant
Il s'agite et descend
Dans le salon il voit un ballon
Il s'approche et s'en empare
Il commence à jouer, et là, catastrophe
Il casse une vitre. Sa maman
Effrayée par le bruit rentre dans le salon
Et découvre ce qu'Antoine a fait
En colère, sa maman le punit dans sa chambre
Dépassée par cela
Elle soupire et dit : "bon sang , maintenant que vais-je faire pour réparer cette fichue vitre ?"
Bref, saoulée elle retourne à la cuisine !
Speedy Kart
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Et maintenant que vais-je faire ?
Désarroi pendant un temps non chronométré, dans l'appartement calme, si calme... Je peux entendre le tac-tac de mon réveil qui accompagne les toc-toc de mon cœur. Je le sens qui se contracte, qui cherche une issue à mon désarroi. Cœur si fidèle qui m'a toujours accompagnée dans tous mes désirs les plus déraisonnables, désirs pris dans l'ignorance des conséquences prévisibles (à ce que les sages prétendent). Et maintenant, que vas-tu faire ? Toi qui médites en marchant dehors, en regardant les nuages, les lumières de la ville dans la nuit, en observant à travers tes lunettes fumées le monde extérieur ... Une suite infinie de thèmes pour la méditation... Confinement, c'est quoi en clair ? Du regard, je fais le tour de mon deux-pièces. L'affaire est vite réglée, d'autant plus que c'est encombré. Ah ! Voilà ce que je ne vais pas faire : Pas faire le grand ménage de printemps même s'il arrive bientôt. Tout mon corps vibre déjà d'une énergie nouvelle grâce à toute cette lumière qui filtre par les stores avant mon réveil. Jamais fait le grand ménage printanier, là au moins je suis catégorique, je ne vais pas changer mon mode de vie à cause d'un décret de confinement ! Pas trier dans mes innombrables papiers. Occupation rébarbative, épuisante. Il me faudrait un coach –et pas virtuel- pour que j'y arrive un jour. De toute façon, à quoi bon d'ailleurs puisque d'autres papiers se précipitent dare-dare pour occuper la place dégagée. La nature a horreur du vide... Pas cuisiner plus que d'habitude.
– Tu pourrais apprendre à faire des gâteaux, susurre mon ange gardien – Merci, tu es trop gentil, mais je ne me sens pas l'âme d'une pâtissière. J'aime trop manger les bons gâteaux quand ils sont faits par d'autres. Je sens que mon ange gardien se rebiffe contre mon obstination. Tant pis pour lui ! Ce n'est pas moi qui l'ai nommé à la mission d'être mon ange gardien.
La seule chose certaine à l'instant pour mon cerveau qui fonctionne au ralenti par manque de promenades au grand air : sûrement écrire plus qu'avant grâce au groupe d'écritures. Merci à toutes, en commençant par notre organisatrice à la générosité époustouflante.
Merci à toutes ses participantes dynamiques, déjantées, joyeuses, lyriques, à la joie contagieuse. Bon, je vais arrêter d'écrire pour économiser mon souffle !
Myosotis
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Et maintenant, que vais-je faire ? se lamente Julie.
Je tente de lui remonter le moral, tout en essayant de ne rien laisser paraître de mon profond agacement.
Et puis elle dit :
-Il faut que je raccroche. On s’appelle bientôt.
Bon courage !
Il était temps. J’étais en passe de me transformer en cocotte-minute. Ce « bon courage », c’en est trop. Répété à tout bout de champ ces derniers jours. Je n’en peux plus. « Bon courage », « bon courage ». « Bon courage » pour quoi exactement ? Quel courage faut-il donc déployer de façon aussi intensive pour rester chez soi ? Depuis quand faut-il faire acte de bravoure pour être à la maison ?
Ni Julie ni moi ne sommes en première ligne. J’aurais compris qu’elle me souhaite du courage si j’étais infirmière, médecin, si je devais travailler au contact du public ou si j’avais quelqu’un de malade dans mon entourage. Ce n’est fort heureusement pas le cas pour le moment. Ce n’est pas le sien non plus. Nous ne sommes pas payées en fonction de nos heures de travail, comme les comédiens, les consultants ou les femmes de ménage. Comme la plupart, nous ne subirons en rien les conséquences directes de cette mise à l’arrêt momentané des activités. Les conséquences indirectes, nous les subirons tous. Comme toujours, de toute façon.
Quel courage faut-il pour rester chez soi ? Nous pouvons sortir pour courir, nous dépenser. Nous pouvons aller chez le médecin, si besoin. Nous pouvons nous alimenter correctement. Nos magasins essentiels sont ouverts et approvisionnés. Pas de famine en perspective. Il nous faut juste adapter nos comportements pour protéger les autres. Quel drame !
Que croyait-on ? Que la mondialisation effrénée, la course au toujours plus et la dévastation de la nature resteraient sans conséquences ? On prend l’avion comme on prend le métro. On consomme autant qu’on peut, sans limite. Notre planète n’y suffit plus, mais personne ne s’inquiète outre mesure. Et au lieu de la préserver, on organise des missions pour voir s’il n’y aurait pas de l’eau sur Mars. On tire sur la corde et on s’étonne quand elle menace de lâcher.
Quelle est donc cette société dont les membres se sentent si désemparés à l’annonce de quinze jours de confinement ? Tout est à ce point artificiel qu’on ne sait plus quoi faire de soi durant deux semaines. On ne sait pas non plus quoi faire de ses enfants. On se focalise sur tout ce qui est impossible pour le moment. Sur le négatif. Encore et encore. Comme si la vie se limitait à notre liberté de mouvement. Stephen Hawking, de là où il est, doit bien se marrer. Lui qui était coincé dans son corps mais qui disposait d’un tel espace intérieur. Je regarde tout cela avec sidération. J’essaie de le mettre à distance. Je préfère retourner la médaille, le revers en est bien plus intéressant.
Ce virus est-il si négatif ? Je ne le crois pas. J’ai pris le parti de vivre cette période comme une opportunité.
Une opportunité d’écouter le silence. En ville, c’est un luxe que l’on ne sait plus apprécier. Quel bonheur de ne plus entendre le vrombissement des avions, les voitures qui passent sans cesse. Les motos, les klaxons. Du calme, enfin.
Une opportunité de redécouvrir le parfum des fleurs. En face de chez moi, de l’autre côté de la rue, un laurier boule est en pleine floraison. Le soir, il inonde le quartier de son parfum délicieux. Je ne l’avais jamais senti, tout étouffé qu’il était par les pots d’échappement.
Une opportunité de mijoter de bons petits plats, de préparer des gâteaux et des biscuits et de se régaler sans jeter un œil inquiet sur la pendule.
Une opportunité de contempler l’extérieur. Le réveil de la nature, les feuilles qui pointent leur joli vert tendre. En deux jours à peine, le ciel a changé de couleur. Les oiseaux chantent. La nature n’est pas soumise. Elle ne se soumettra jamais. Et c’est tant mieux.
Une opportunité de lire davantage, de m’enrichir, de redécouvrir celui avec lequel je partage ma vie.
Une opportunité de méditer davantage, d’aller puiser les richesses cachées tout au fond, à l’intérieur. Bref, une opportunité de me connecter encore plus à moi-même, à l’essentiel. D’être plus à l’écoute de mon cœur, de mon corps, de mes sentiments et de mes aspirations pour ressortir meilleure de cette période.
Alors oui, on peut choisir de céder à la peur, à la panique. On peut choisir d’alimenter les basses fréquences vibratoires. On peut les laisser continuer à se répandre et à semer le trouble.
Moi, je choisis de penser « santé » et non « maladie », de ne plus écouter tout ce bruit négatif. Je choisis la lumière et non l’obscurité. Je choisis d’aller vers un nouveau paradigme indispensable et de dire au-revoir à l’actuel, nommé « modernité ».
Je prie pour que ce temps de réflexion offert soit utilisé par tout le monde comme un temps de retour sur soi. Comme un temps de retour vers l’Humain, vers la Nature qui n’en peut plus, vers le bon sens et le respect. Etre heureux et épanoui ne dépend pas de l’extérieur. Cela dépend de chacun de nous et de notre façon d’accueillir les événements.
Stéphane Clément
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"9 nuances de mots" en vert espérance
atelier éphémère virtuel du CSC des Fossés-Jean pendant le confinement covid19 =====
et Camille (2 fois lauréates jeunesse des Concours ENE/Gens du monde)
texte de Camille manuscrit.
Snoopy - les peanuts