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07:57
C’est écrit
la pluie tambourine
sur le carreau
elle ne nous lâche pas
cela me fâche
la maisonnée dort encore
la nuit dehors
et un peu dans mon coeur
disparus mes repères
couvre-feu désespérant
j’erre dans ce vide sidéral
où le moindre éternuement
sonne comme une menace
le vocabulaire s’est enrichi
de mots inédits lancinants
cluster, masques, gel, virus
personne fragile, jauge
comme une ritournelle
vaccin comme un espoir
encore lointain.
18:00 heure fatidique
pourtant je résiste
je fais de mon mieux
de temps en temps
visite d’une amie
champagne ou café
pour tout conjurer
on papote et on rit
presque comme avant
pour aller de l’avant
car il y aura un demain
car il y aura un futur
car il y aura du soleil
et les pieds dans l’eau
les grandes tablées joyeuses
jusqu’au petit matin
ivresse de câlins
et de bisous en vrai
les masques aux orties
et de belles sorties
un nouveau futur.
Je t’attends,
en croisant les doigts
buée sur les lunettes
vie entre parenthèses
masque sur le nez
car, demain il y aura de la lumière.
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Un espoir, 1986 © Fondation Folon (aquarelle)
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