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Les petits matins se ressemblent ou ne se ressemblent pas
aujourd'hui c'est un bon matin, voire extraordinaire
qui ne se reproduira peut-être jamais.
Un ciel clair, soleil levant déjà rayonnant
matin d'une saison indéfinie ; la cinquième saison ou pas
celle du confinement et du déconfinement
notion imprécise du temps qui passe, les repères fichus en l'air
mais les oiseaux revenus, qui chantent, se racontent
s'ébrouent dans les arbres aux feuilles tendres et nourricières
pas de pénurie de nourriture, service gratuit à domicile,
en picorant les fleurs du petit jardin aux tiges graciles.
Les fenêtres sont ouvertes, l'heure de l'ami Ricoré ou d'une jolie tasse de thé ambré.
Elle rêvasse, ses pantoufles bordeaux aux pieds,
pas encore réveillée de sa nuit en dents de scie entre insomnies et rêves pleins de si...
La bouilloire émet un sifflement guilleret : l'eau est prête pour son petit déjeuner,
Dans un éclair, devant elle, elle est là,
qui vole frôlant les plantes vertes, négociant un virage
pour s'engouffrer dans la cuisine et se percher sur le haut d'un meuble
puis attaquer un piqué vers le grille-pain...éteint !
son petit coeur battant la chamade, il faut qu'elle se calme.
Elle voit l'humaine, masque grotesque sur le visage,
sidérée et apeurée, de la voir virevolter dans sa maison incapable d'intervenir,
tandis qu'elle, s'envole de nouveau, tape dans la porte-fenêtre.
Plus de peur que de mal !
l'humaine enfin, dans un réflexe retrouvé, ouvre une autre fenêtre
en lui disant des mots naïfs supposés la rassurer et lui montrer la sortie…
Elle a compris, la gentille mésange à la jolie robe de plumes claires,
sans demander son reste elle part à tire d'ailes vers sa liberté chérie
en zinzinulant de son plus beau chant.
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La mésange parue dans le n0 48 Plein Sens - La ruche des arts - Paris DR