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J'aimerais t'écrire des mots de réconfort, je ne suis pas certaine d'en être capable. Dire que l'on pense à l'autre, ce n'est souvent pas suffisant. Lorsque j'ai traversé ce tunnel, quelqu’un m’avait dit : «tu verras, il t'accompagnera».
C'était mon père, c'était trop tôt, c'était douloureux, c'était injuste à mes yeux, c'était…
Je crois que si j'écris c'est un peu pour lui, c'est un peu par lui. Je ne sais pas comment dire, comment expliquer que le vide laissé ne se comble pas. Il est illusoire de vouloir le faire croire, même pour faire plaisir. La douleur évolue, elle s'atténue, mais elle demeure, vivante, viscéralement vivante. Il faut en faire une force. Il faut grandir avec. Il ne sert à rien de regretter. Les «si j'avais su» ne servent à rien. Juste à se faire mal. Ce qui a été fait a été fait parce que c'est ainsi que çà devait s'inscrire dans le cours de ta vie.
J'ai dit à une amie qui venait de perdre son fils : «il est toujours là, il a besoin de toi, différemment, mais tu n'es pas devenue «inutile»». Il faut que tu sois heureuse pour lui.
Le rapport est différent lorsqu'il s'agit d'un enfant, la logique n'est pas respectée, mais c'est la vie.
Il faut savoir ou pouvoir oser continuer la route pour soi, pour son avenir. Chacun a droit à son bonheur. Chacun a sa vie, son propre destin. Il ne peut pas se faire que dans le souvenir de l'autre. Un parent «normalement» constitué, n'a qu'un objectif, que son enfant soit heureux. Alors même si ton cœur est gros de chagrin, souris, tu verras comme elle sera contente et fière de toi. Là-haut, tout là-haut, ailleurs. Et si le ciel pleure, ce seront ses larmes de joie, de l'émotion de te voir si forte, si belle, si légère. Ce qui ne veut pas dire que tu oublieras loin de là.
Je t'embrasse
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(texte écrit en 2012 pour MGP) et parce que cette photo est magique
Nameless tower 6239m (Pakistan)- http://www.dougkofsky.com/gallery/nameless-tower-6239m/